Réaménagement d’une partie de la Cité Scolaire en Espace Culturel et Festif
L’EMC2, nouvel espace culturel et festif de Chamonix, prend place dans deux des voûtes appartenant à la Cité Scolaire conçue par l’architecte Roger Taillibert au début des années 1970.
Les bâtiments de la Cité Scolaire ont été construits en béton selon le principe de voûte sphérique posée sur trois points d’appuis. Réalisées en voiles de béton minces, les voûtes sont stabilisées par des tirants aériens situés en périphérie, intégrés dans le plan du plancher du R+1. Constituée à l’origine d’un assemblage de tours et de voûtes de portées variant de 22 à 67 mètres de base, cette composition formelle située dans un contexte péri-urbain a vécu de nombreuses transformations au cours des dernières décennies.
Aujourd’hui, de par la réalisation de la place du Mont-Blanc, à la fois lieu de rencontre et porte d’entrée dans l’hyper centre de Chamonix depuis le Nord, cet ensemble a acquis une forte présence topographique et son écriture architecturale une importante place dans le paysage construit de la Ville.
La requalification de ces deux voûtes de 22 et 38m de portée s’inscrit donc dans une légitime logique patrimoniale et poursuit le principe de réhabilitation par étapes de cet ensemble.
Le parti architectural vise un équilibre de l’intervention entre respect de l’existant et affirmation d’une modernité : le geste architectural contribue autant à conserver l’identité des lieux, qu’à lier époques, bâtiments et évolution des fonctions.
À ce titre, nous avons voulu dans toutes les compositions des espaces internes conserver la perception des courbes et des segments sphériques engendrés par le volume de la voûte.
Cette voûte principale, intégralement dégagée de ses trois niveaux de planchers d’origine, nous a permis de réaliser le vaste volume de la salle et de l’espace scénique. La salle offre 292 places assises sur un gradin mobile en configuration spectacle, qui une fois replié permet d’accueillir 500 personnes pour un spectacle debout ou 150 couverts pour une réception.
Les murs qui constituent l’enveloppe intérieure de la salle sont habillés de lames ajourées de bois brûlé de diverses sections et teintes, dont le calepinage participe à l’acoustique interne de la salle. Métaphore du lustre central du théâtre classique, un grand luminaire composé d’anneaux de différents diamètres suspendus au-dessus du public, éclaire le parterre. Il est accompagné de barres lumineuses insérées dans l’habillage bois, évocation des girandoles qui balisent la périphérie des balcons des salles à la française.
Côté place du Mont-Blanc, la convergence des voûtes I, J et K accueille le sas d’entrée ainsi que le hall/billetterie donnant accès au foyer du public, aux accès vers la salle, ainsi qu’à la zone artistes.
Pour ce premier espace de transition vers le cœur du bâtiment qu’est la salle, nous avons souhaité retrouver les signes de la mise en scène de l’espace théâtral, qui sont le doré, le rouge profond, le noir, les éclairages diffus et discrets.
L’ensemble de l’espace est ainsi révélé par la dualité provoquée par le caractère précieux de la maille en fil de bronze ondulant au mur et des lisses en laiton, l’immatérialité des garde-corps en verre, le parquet en chêne du foyer haut, en confrontation avec l’escalier, la dalle et les tirants en béton brut qui font référence au bâti originel.
Ce vaste foyer – sur deux niveaux – s’ouvre visuellement sur le parvis par sa grande façade vitrée, façade rideau au verre sérigraphié.